Mise à jour du 2 janvier 2016 : Pourquoi Ali Saïdi et les deux soeurs Saïdi-Biskri ont-ils été abandonnés à leur sort depuis 14 ans ?

Comme l'OMCT et les autres ONG le savent pertinemment, le 2 janvier 2002, la police et la justice avaient bouclé leur enquête dans l'affaire de l'assassinat d'Ali Saïdi. Voici une liste non exhaustive des indices qui montrent que les deux femmes boucs-émissaires dans cette affaire ne sont pas coupables, mais "ce ne sont que des femmes..." Elles n'offrent pas la plus-value médiatique et médiamétrique !

Jugez-en :

- Le 12 décembre, jour de sa disparition, Ben Ali apostrophait les Gafsiens à propos de leur "fidélité", lors d'une assemblée régionale "spéciale" (non programmée à l'avance)

- Ali Saïdi est un dissident, donc "traitre"..

- L'enquête policière et judiciaire est un modèle tellement parfait...

- Son ministère, non seulement ne s'enquiert pas de son état de disparu, mais le déclare défaillant par abandon de poste

- Une certaine presse était si bien et si opportunément informée...

- "L'Observateur" publie une contribution d'Ali le 26 décembre...

- Deux sœurs qui enterrent le mort mais laissent sa voiture à côté

- Un enterrement "policier" à Tunis et non à Oum Larayès, où les proches ne sont pas autorisés, comme dans les cas de torture

- Un faire-part dans le journal La Presse, avec condoléances officielles, rejeté par la famille

- Les trois frères Saïdi sont liquidés en moins de six mois. Le dernier rescapé en suisse n'a jamais remis les pieds en Tunisie

- Ali Saïdi a ciblé la personne de Ben Ali (Cf video : "Ce monsieur..")

- Il a sillonné la planète pour le dénoncer

- Il a été le protecteur du  témoin à charge contre Moncef Ben Ali

- Il a proposé à ZABA une rencontre en terrain neutre (en guerre)

- Il est le 1er tunisien à avoir optimisé le web dans le combat

 

Ali SAÏDI, le crime (presque) parfait

 

Ali Saïdi a été "retrouvé" le 30 décembre 2001 sous un mètre et demi de terre, après 18 jours de "disparition". Le pouvoir a accusé deux femmes et les a fait embastiller à vie. 

Pour le septième anniversaire de la disparition du militant, ce site vient assurer une veille permanente pour chasser l'oubli. Ceux dont le 7 est le chiffre fétiche seront servis...

C'est l'affaire Ali SAÏDI ou le crime d'Etat qui se veut parfait. A plusieurs égards et toutes proportions gardées, il existe des similitudes avec l'assassinat de Mehdi Ben Barka...

Ali était le plus ébroïcien (habitant d'Evreux, dans l'Eure) des Tunisiens : en photo, dans sa ville adoptive en janvier 1995, pour la dernière messe de l'autre illustre Ebroïcien :  Mgr Jacques GAILLOT, devenu ce jour-là officiellement évêque de Parténia, diocèse disparu depuis longtemps, donc SDF (sans diocèse fixe).

Ali ne se doutait pas du traquenard qu'allait constituer le poste de haut fonctionnaire au ministère des affaires étrangères, qui allait lui être  offert cinq ans plus tard, en véritable appât...

Par ce qu'il a été liquidé physiquement et parce que la liquidation physique s'est tragiquement banalisée sous Ben Ali (Ben Zineb, Matmati, tentative avortée sur Ben Fadhl...) il n'est pas question que l'affaire sombre dans l'oubli. Tous les Tunisiens qui ont côtoyé Ali SAÏdi et/ou ont bénéficié de son appui lorsqu'ils en avaient besoin, savent que, malgré tout, il ne mérite pas d'être jeté aux chiens.

Au septième anniversaire de son décès, il est impératif que les Tunisiens antitortiocrates se ressaisissent. N'importe qui d'entre eux aurait pu se retrouver à la place d'Ali.

En l'état actuel, le dossier exclut la thèse du crime crapuleux ou passionnel, telle qu'échafaudée par le pouvoir, mais il faudra creuser l'affaire, notamment auprès de personnes ayant eu à en connaître à l'occasion de leur activité professionnelle (fonctionnaires des ministères, policiers, proches, autorités locales...)

Nous savons également que le défunt avait des amitiés un peu partout en France, certes, mais aussi en Suisse, au Canada et, bien évidemment en Tunisie. C'est à ces personnes-là que nous en appelons pour que chcun dise le peu qu'il sait sur le supplicié Ali Saïdi.

Nous ne désespérons pas de savoir un jour ce qui est advenu des soeurs Saïdi-Biskri, accusées de l'assassinat, ni du clerc de notaire, ni des frères d'Ali tous deux morts coup sur coup en quelques mois.

Ce site n'a pas d'autre ambition que de mettre à jour la vérité sur cette exécution d'Etat, vraisemblablement décidée en très haut lieu...

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Photo : de gauche à droite : un ami sénégalais, Ahmed Manaï, Ali Saïdi (burnous), Khaled Ben M'barek, Abdelkhalek Toukebri et Younès Othman.